C’est le 21 juin dernier que le Soir publiait l’étonnante information : « Il nous revient que le Bourgmestre de Bruxelles, M. Pierre Van Halteren, aurait sollicité une audience du Ministre de la Justice (et Vice-Premier Ministre), M. Herman Vanderpoorten pour étudier les moyens pour limiter l’immigration galopante dans sa ville ». Il s’en déduit aisément que le Bourgmestre se référait à l’article 2B de la loi de 1952 qui permet au Ministre de la Justice d’interdire à un étranger de s’établir dans certaines communes s’il estime que l’accroissement de la population étrangère y devient excessif. Le MRAX et Objectif 82 ont été parmi les premiers à réagir. Nous publions ci-après leurs communiqués. Etat présent de la question : le Bourgmestre de Bruxelles a effectivement été reçu par le Ministre, le lundi 30 juin. D’après le Soir du 3 juillet, le gouvernement s’oriente vers la constitution d’une commission de travail, « la plus large possible ». Mais il ne faut pas songer à l’application de l’article 2B de la loi de 1952 qui d’ailleurs, sera bientôt revu par une nouvelle loi, déjà adoptée par la Chambre et qui annule cet article. « On voit mal le gouvernement appliquer pour la première fois, une disposition ancienne qu’il a lui-même écartée du projet en discussion devant les Chambres. »
Communiqué du MRAX :
Le MRAX a appris avec stupéfaction l’intervention de M. Van Halteren auprès de M. Vanderpoorten lui demandant de limiter la concentration des immigrés dans la ville.
Comme naguère, aux abords des élections communales de 1976, des intentions électorales inavouées poussent aujourd’hui un édile communal,-et non le moindre,-à ranimer les vieux thèmes xénophobes et à lancer une nouvelle attaque contre les immigrés. Pierre Van Halteren, Bourgmestre de Bruxelles, écrit au Ministre de la Justice pour lui demander, en vertu d’un article de la loi de 1952, de limiter le nombre des étrangers sur le territoire de sa ville. L’article 2B n’a jamais été appliqué depuis 28 ans et la loi Vanderpoorten portant sur le statut des étrangers, votée par la Chambre en 1978 et actuellement à l’examen au Sénat, ne l’a pas reprise. Oubliant l’apport économique des immigrés, s’appuyant sur des allégations absolument contestables, négligea de se demander pour quelles raisons évidentes de nombreux immigrés ont dû se concentrer dans les logements vétustes et insalubres du centre de la ville, M. Van Halteren suit la voie la plus démagogique en instituant non seulement la discrimination entre Belges et immigrés mais en tentant aussi de diviser les immigrés entre eux, entre bons et mauvais immigrés, assimilables et non assimilables. Le MRAX dénonce l’attitude xénophobe inadmissible qui est à la base de cette démarche.
Le rôle du bourgmestre n’est pas de diviser mais plutôt de promouvoir la compréhension mutuelle, le dialogue et la concertation entre toutes les composantes de la population pour permettre une approche positive des vrais et graves problèmes qui se posent à la Ville de Bruxelles.